Publié le 02/10/2025

Il y a soixante-sept ans, un mot a changé le destin d’un continent.
NON.
Le 28 septembre 1958, la Guinée choisissait sa liberté. Seule contre tous. Sans hésitation. Sans calcul. Avec pour seule boussole sa dignité et pour seul bouclier son courage.
Pendant que d’autres tergiversaient, la Guinée tranchait. Pendant que d’autres négociaient leur indépendance à crédit, elle la saisissait comptant. Ce jour-là, sous le ciel de Conakry, Ahmed Sékou Touré prononçait ces mots qui résonnent encore : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage. »
Et l’Afrique entière a retenu son souffle.
Car ce NON guinéen n’était pas qu’un refus. C’était une déclaration de guerre à la peur. Une gifle à la servitude volontaire. Un cri qui allait réveiller un continent entier.
Peuple de Guinée, vous avez ouvert la voie.
Quand vous avez dit NON, vous avez donné à toute l’Afrique la permission de rêver debout. Du Sahel aux forêts équatoriales, de l’Atlantique à l’océan Indien, votre audace a nourri les indépendances qui ont suivi.
Soixante-sept ans plus tard, ce courage originel continue d’irriguer votre histoire.
Aujourd’hui, sous la conduite du Général Mamadi Doumbouya et du CNRD, la Guinée continue d’écrire son histoire.
Une histoire faite d’efforts de modernisation et de projets de développement. Des réformes sont engagées dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et des infrastructures. Des chantiers structurants se déploient pour transformer le potentiel guinéen en prospérité partagée.
Ces dynamiques témoignent d’une volonté de progrès.
La volonté de bâtir une nation où chaque citoyen trouve sa place. De créer les conditions d’un développement inclusif. D’offrir à la jeunesse guinéenne les moyens de son épanouissement.
Nous saluons ces efforts et encourageons leur poursuite dans le respect des aspirations démocratiques du peuple guinéen.
Mais au-delà des gouvernements et des institutions, ce sont les femmes, les hommes et la jeunesse de Guinée que nous célébrons aujourd’hui.
Les artisans de Conakry qui perpétuent les savoir-faire ancestraux malgré les tempêtes. Les femmes du Fouta-Djalon qui transforment leurs communautés à mains nues. Les jeunes de Kankan qui refusent la fatalité et inventent l’avenir dans les coins de rue.
Car l’indépendance véritable ne vit pas dans les palais. Elle vit dans les gestes quotidiens de celles et ceux qui construisent, créent, résistent.
De Labé à N’Zérékoré, de Boké à Kindia, ce sont ces battements de cœur ordinaires qui font la grandeur d’une nation. Ces mains qui façonnent. Ces esprits qui innovent. Ces volontés qui ne plient pas.
Voilà la Guinée que nous honorons : celle des bâtisseurs silencieux.
Peuple guinéen, en ce jour de mémoire,
Souvenez-vous que votre NON de 1958 n’était pas une fin mais un commencement. Un contrat passé avec l’histoire : celui d’être toujours debout, toujours dignes, toujours libres.
Soixante-sept ans plus tard, ce contrat tient toujours. Et il tiendra tant que vivra en vous cet esprit qui a fait trembler les empires : l’esprit de Guinée.
L’esprit qui préfère la tempête à la servitude. L’épreuve à la soumission. Le combat à l’abandon.
Continuez de porter haut cette flamme.
Que vos artisans continuent de créer. Que vos femmes continuent de transformer. Que votre jeunesse continue de rêver grand et d’agir fort.
Car le monde a besoin de nations qui se tiennent debout. Et la Guinée, depuis soixante-sept ans, n’a jamais su faire autrement.
Bonne fête de l’indépendance à la Guinée.
Terre du NON historique. Nation de courage. Peuple de fierté.
Et que jamais ne s’éteigne cette flamme qui, un jour d’octobre 1958, a embrasé tout un continent.
Vive la jeunesse africaine,
Vive les femmes africaines,
Vive l’artisanat africain,
Pour que vive le continent africain.
Je vous remercie.
Dr Brice HONDI.